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Les fondeurs de PSA fêtent les 40 ans de leur usine

Ce samedi, la fonderie PSA des Ayvelles a fêté ses 40 ans. Une fierté pour les 1 987 salariés et leur famille qui y voient la reconnaissance d'un savoir-faire made in Ardennes.

Quand je vois une voiture dans la rue, je me dis "tiens, elle a sans doute une pièce qui sort de chez nous !". Comme la plupart de ses collègues, Pascal Loes, vendeur de voitures aux collaborateurs, n'est pas peu fier de travailler chez PSA. La fonderie des Ayvelles a soufflé ce samedi ses 40 bougies, lors d'une journée portes ouvertes auxquelles se sont pressées 5 570 salariés et leurs familles.

A l'heure où les délocalisations et fermetures d'usines s'enchainent, tous les salariés rencontrés ont conscience de l'exceptionnelle pérennité du site ardennais. "Parce que c'est grâce à nous aussi, lance, le visage ému, Jean-Michel, jeune retraité de la section aluminium. On a fait beaucoup d'efforts, on s'est amélioré, mais à la base, c'est notre savoir-faire qui nous sauve. Et on le doit à d'autres avant nous, qui en ont trimé dans les forges".

La solidatiré comme valeur numéro 1

Un paradoxe quand on sait que le secteur a mauvaise presse, l'image d'un  Germinal collant à la peau des fonderies : "c'est fini tout ça, tranche Jean-Pierre Jennepin, responsable d'unité dans le secteur alu, 28 ans de maison. Par rapport à il y a 20 ou 30 ans, la sécurisation des postes est vraiment une priorité. Après ça reste dur c'est clair". C'est presque de la haute technologie maintenant, renchérit Armand, 48 ans dont 25 passés aux Ayvelles. Les process ont vraiment évolué. Et les jeunes y reviennent".

De cet héritage, reste aussi la solidarité. La valeur numéro un citée par les ouvriers rencontrés sur site. "On est nombreux c'est vrai, mais ça tourne pas mal donc on reconnait un tel ou un tel. Et puis quand un collègue a un souci on vient l'aider", témoigne Yvon Dupont, technicien dans le secteur fonte, embauché en 1988.

Reste des inquiétudes, la fonderie n'ayant pas échappé aux diminutions d'effectifs. "Dès l'instant où vous travaillez dans l'automobile, il y a toujours des inquiétudes, relativise Yvon Dupont. Moralement, c'est dur. Dix ans de galère, et puis vous remontez le creux de la vague et puis... ça peut redescendre. Alors on vous demande des efforts pour être plus compétitif. Faut tenir. Mais ça fait partie du challenge". Jamais eu envie de changer ? "Non. J'aime mon métier. Et puis, pour aller où et faire quoi ?"

Un défi qui fait tenir des salariés dont bon nombre affichent 25, 30 ou 35 ans d'ancienneté au compteur : "C'est une vie entière passée ici, acquiesce Jacques, ouvrier de 59 ans. La famille, les amis, les enfants, PSA c'est aussi leur quotidien".

On comprend mieux pourquoi, en plus de travailler pour un fleuron national, les salariés affichent un lien presque affectif avec leur usine. Ils peuvent en outre s'enorgueillir de faire vivre tout un bassin de vie. La fonderie constitue en effet, le premier employeur privé de la région avec ses 2 000 salariés et presque autant d'employés indirects dépendant de l'usine.

"Tout le monde connaît quelqu'un de PSA dans les Ardennes !", affirme Josiane. Mère comblée quand elle a appris que son fils était embauché aux Ayvelles : "C'est un groupe national, l'entreprise investit pour se moderniser et ça marche. La 308 a été élue meilleure voiture 2013 ! Et elle vient d'ici".

Et les Ardennais le leur rendent bien. A la concession du groupe à Prix-lès-Mézières, l'attachement au Lion et au Double chevron, se voit chaque jour. Selon Pascal Tisserand, responsable livraison : "l'argument made in Ardennes fait mouche. La qualité et l'emploi local, ça fait le plein".

Article de Manessa Terrien paru dans le journal L'Ardennais du lundi 16 juin 2014.