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120 emplois sauvés à la fonderie Akers

La fonderie sedanaise a été reprise par ses anciens directeur et responsable des ressources humaines. À la clé: 120 emplois sauvés et de nouvelles perspectives.

C’est la bonne nouvelle de ce début d’année, dans un contexte économique pourtant difficile. Après les menaces de fermeture en 2012, le site sedanais de l’entreprise suédoise Akers a trouvé deux repreneurs dans ses propres rangs. Depuis le 30 décembre, l’usine appartient à son ancien directeur, Pascal Vanderpoorte, et son directeur des ressources humaines, Denis Muszalski. Changement de propriétaires et changement de nom : ne dites plus Akers, mais AFS Sedan.

Passé dans le giron suédois en 1998, le site faisait face depuis fin 2008 à une crise sans précédent. Commandes en baisse, frais de groupe élevés… Akers Sedan a traversé la tempête au prix de gros efforts. D’abord des mesures de chômage partiel, puis des départs naturels ou négociés, qui ont fait tomber les effectifs de l’usine de plus de 200 à 120 aujourd’hui. «  Depuis 2009, nous étions en sursis  », affirme Pascal Vanderpoorte. «  On n’aurait pas pu poursuivre la politique de réduction des coûts. Il fallait rebondir, ajoute Denis Muszalski. Soit on prenait les choses en main, soit on mourait. »

Diversifier la production

Les négociations sont allées bon train – quelques mois à peine – pour déboucher sur la cession du fonds de commerce, des locaux, des équipements et des stocks. Un parcours du combattant dans lequel les deux hommes ont pu compter sur la mobilisation des acteurs locaux, tant publics que privés. «  C’était très important. Ça nous a permis de monter les dossiers en un temps record.  »

Un pari pour le moins ambitieux, mais pas fou pour autant. «  On n’aurait pas voulu proposer quelque chose d’irréaliste aux salariés. Si on le fait, c’est parce qu’on y croit, insiste Pascal Vanderpoorte.  On a des produits de très haute qualité, reconnus dans le monde entier. » Et c’est sur cette qualité que les deux hommes comptent pour faire face à la concurrence et se développer.

Les perspectives sont d’ailleurs plutôt bonnes. Le carnet de commandes de cylindres pour laminoirs et produits annexes doit permettre de poursuivre l’activité jusqu’en 2017 en charge pleine. Mais pas question pour les deux hommes de s’en contenter. Objectif : diversifier la production et renforcer la recherche et développement. «  Nous allons reprendre la fabrication de produits, autres que les cylindres, qui ont déjà été travaillés sur le site et dont nous avons gardé les savoir-faire, explique Denis Muszalski. Et nous comptons nous ouvrir à tout autre produit de fonderie compatible avec nos équipements. » Et pour trouver de nouveaux marchés, le recrutement d’un commercial a été lancé.

120 emplois sécurisés

Côté emploi, les 120 salariés en poste à ce jour seront conservés. Et au référendum organisé par les organisations syndicales, pas un ne s’est opposé à la reprise. «  J’espère qu’on pourra vous le rendre, glisse l’un d’eux au passage des nouveaux propriétaires dans l’atelier d’usinage, avant de se reprendre. Enfin, j’espère qu’on pourra se le rendre !  »

Et parce que cette usine, c’est aussi la leur, Pascal Vanderpoorte et Denis Muszalski projettent d’ouvrir le capital de la nouvelle entreprise aux employés.

Article d'Antoine VAAST paru dans le journal l'Ardennais du 09 janvier 2014.