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A Bourg-Fidèle, Métal Blanc galvanise le marché du plomb

Confronté à une concurrence féroce du marché de la batterie, Métal Blanc a su tirer son épingle du jeu. Aujourd'hui, l'usine est en capacité de produire 25 000 tonnes de plomb affiné par an.

1. Fer de lance du marché français

Avec une capacité de production annuelle de 25 000 tonnes de plomb, Métal Blanc à Bourg-Fidèle appartient à la catégorie des usines dite "secondaires" (produisant entre 10 000 et 60 000 tonnes de plomb). Un site qui fait figure de petit Poucet face aux géants capables de produire 100 000 tonnes de matières premières. Pour autant, l'usine de recyclage de batteries n'a pas à rougir. Aujourd'hui sa capacité de production représente approximativement un tiers du volume de plomb produit en france. De quoi se poser en fer de lance sur le marché.

"Il a fallu trouver des leviers pour se différencier des autres. Cela passe d'abord par la qualité de nos produits", explique Chritophe Crespin, président directeur général de Métal Blanc depuis 2007. Actuellement, les sites français pouvant assurer le broyage, la fusion et la réduction se comptent sur les doigts d'une main. l'usine ardennaise est d'ailleurs la seule de deuxième fusion en France lui permettant de produire un plomb pur à 99,985 %. "On sait faire des plombs et des alliages très pointus."

2. La batterie, la produit le plus recyclé

Chaque année, dans le monde, 12 millions de tonnes de batteries sont recyclées, 80 % pour produire des batteries. "Sans batterie, le monde s'arrête", lâche Christophe Crespin. Chez Métal Blanc, on valorise 100 % d'une vieille batterie. "En sortie, une batterie usagée donne 55 % de plomb : deux tonnes de batteries = une tonne de plomb." Du plomb utilisé dans des domaines aussi variés que la chasse et la pêche, le câble à très haute tension, la cristallerie et la radio protection. En bout de chaîne, Métal Blanc exporte 80 % de sa production, exclusivement en Europe.

3. Environnement, hygiène, sécurité et qualité : des priorités

En 2007, lorsque l'usine Métal Blanc est rachetée, le site était aux normes, au moment où le plomb était au plus haut. Le nouveau patron du site a pourtant souhaité anticiper les contraintes qui se présenteront inéluctablement dans les dix prochaines années. Ainsi, ce sont près de cinq millions d'euros qu ont été investis sur la partie environnement, hygiène, sécurité et qualité dont trois rien que sur l'aspect environnemental. De plus, Métal Blanc a intégré, dans la gestion de son procédé, les exigences de l'arrêté ministériel français du 2 février 1998 relatif à la protection de l'air et de l'eau. Ainsi, le site ardennais est sans doute l'un des rares à utiliser la technologie du "cyclo-filtre" pour traiter les émissions de poussières et de fumées. Simplement à titre d'exemple, la norme européenne d'exposition au plomb est fixée à 70 microgrammes/dl. Depuis 2006, il est de 40 en France. Pour les salariés de Métal Blanc (hors administratif), le taux d'exposition est de 16,7. En 1996 (avant la disparition du plomb dans l'essence), un Parisien affichait un taux d'exposition de 35 microgrammes/dl.


Classé Seveso, Métal Blanc mise sur la sécurité

Installation classée pour la protection de l'environnement, l'usine de Bourg-Fidèle se trouve ainsi placée en dispositif Seveso. "Ce n'est absolument pas en raison de son process que Métal Blanc doit ce classement, mais parce que la quantité d'oxyde de plomb présente dans l'usine dépasse le seuil imposé", précise Christophe Crespin, le président directeur général de l'usine de Bourg-Fidèle. Si ce classement Seveso n'est qu'administratif, la direction de métal Blanc a souhaité miser sur la sécurité "et aligner son dispositif sur celui d'une usine présentant un risque". Une étude, pour un coût de 100 000 euros a été menée : un seul risque pour la population a été identifié. "Une cuve à propane qu'on a enlevée pour nous raccorder au gaz de ville en 2012." Sinon, le site dispose également de 32 caméras de surveillance. "Pour autant, on ne peut qu'être impuissant face à la folie humaine", conclut Christophe Crespin, évoquant ainsi l'attentat en Isère.


 L'essentiel

  • La société Métal Blanc est créée en 1947.
  • Elle s'implante à Bourg-Fidèle sous le nom Le Réveil et se spécialise dans le recyclage de câbles.
  • En 1978, Métal Blanc se lance dans le recyclage de batterie.
  • En 2007, l'usine est rachetée.
  • En 2015, elle emploie 48 salariés contre 40 en 2007.
  • Métal Blanc représente 15 % du marché global de la vieille batterie en France.

 Le marché de la batterie évolue

  • Jusqu'au 31 décembre 2008, la France produisait 13 millions de batteries de démarrage, ce qui représente 180 000 tonnes de plomb par an.
  • En septembre 2009, la dernière usine française en produisait un million. Elle a fermé en 2011, faisant ainsi évolué le marché.

Le chiffre

99,98 %. C'est le taux de pureté du plomb fabriqué par Métal Blanc.


La citation

"Nous sommes une petite unité. Pour nous différencier, nous devons trouver des leviers comme la qualité de nos produits. Métal Blanc est ainsi le seul site de deuxième fusion à produire un plomb pur à 99,985 %." Chistophe Crespin, président directeur général de Métal Blanc. 


 

Article signé Corinne Lange, paru dans l'Ardennais du jeudi 2 juillet 2015